Maximisation de l'apprentissage moteur : répétition, durée, fréquence
L'article souligne :
- L'efficacité de la pratique répétitive spécifique à la tâche pour la récupération après un AVC.
- L'importance des répétitions pour établir des voies neuronales stables pour des tâches spécifiques.
- L'efficacité de sessions de pratique plus courtes et fréquentes pour l'apprentissage moteur.
Pratique spécifique à la tâche
La réhabilitation intensive et spécifique à la tâche s'est avérée particulièrement efficace pour favoriser la récupération après un AVC. Cela implique de pratiquer des mouvements ou des activités spécifiques de manière répétitive et structurée, dans le but d'aider le cerveau à se reconfigurer et à s'adapter aux nouvelles exigences.
Lorsque nous effectuons un mouvement de manière répétée, comme atteindre un objet avec notre membre supérieur, le cerveau forme un modèle d'activité correspondant à ce mouvement, connu sous le nom d'engramme. L'engramme implique l'activité coordonnée de plusieurs régions du cerveau, y compris le cortex moteur et le cortex sensoriel. Ces régions travaillent ensemble pour créer une voie neuronale qui nous permet d'exécuter le mouvement de manière fluide et efficace.
À travers un processus appelé plasticité synaptique, la voie neuronale est renforcée au fur et à mesure que le mouvement est répété. Cela implique le renforcement et l'affaiblissement des connexions entre les neurones en réponse aux modèles d'activité. Plus une voie particulière est activée fréquemment, plus les connexions deviennent fortes, facilitant l'activation future de la voie par le cerveau.
La recherche en réhabilitation a montré que la récupération après un AVC progresse lentement et par étapes, et les gains peuvent ne pas être immédiatement perceptibles au quotidien. Cependant, sur une période d'une semaine ou d'un mois, ces gains deviennent plus évidents par rapport à la ligne de base. La pratique répétitive est donc un composant crucial de la réhabilitation après un AVC ou toute autre blessure affectant le mouvement.
Avec le temps, la voie neuronale renforcée devient plus efficace et automatique, nécessitant moins d'effort conscient pour exécuter le mouvement. Des sessions de pratique plus courtes mais plus fréquentes se sont avérées plus efficaces pour l'apprentissage moteur, car elles permettent plus de répétitions et préviennent la fatigue. Une réhabilitation constante sur une période plus longue conduit à des améliorations significatives de la fonction motrice.
Le nombre de répétitions
Le nombre de répétitions nécessaires pour établir un engramme stable pour une tâche spécifique peut varier en fonction de facteurs tels que la complexité de la tâche, l'expérience préalable et l'intensité de l'entraînement. Cependant, la recherche suggère généralement que plusieurs milliers de répétitions sont nécessaires pour établir un engramme bien défini. Par exemple, les participants à une étude ont nécessité en moyenne de 4 000 à 5 000 répétitions pour atteindre un plateau de performance lors de l'apprentissage d'une tâche motrice complexe impliquant le déplacement d'un curseur sur un écran d'ordinateur. Il est important de noter que la simple répétition d'une tâche sans prêter attention aux détails du mouvement ou aux retours du corps peut ne pas être aussi efficace que la pratique avec une attention concentrée et une pratique délibérée.
Durée et fréquence de la tâche
Des sessions de pratique plus courtes mais plus fréquentes peuvent être plus efficaces pour l'apprentissage moteur que des sessions plus longues mais moins fréquentes. Dans une étude de Kantak et Winstein (2012), les individus qui pratiquaient une tâche motrice pendant 30 minutes par jour, 5 jours par semaine, ont montré de plus grandes améliorations de la performance motrice que ceux qui pratiquaient pendant 60 minutes par jour, 3 jours par semaine. Les auteurs suggèrent que des sessions de pratique plus courtes mais plus fréquentes permettent une consolidation et une reconsolidation plus fréquentes des souvenirs moteurs.
Références :
- Krakauer, J. W., & Shadmehr, R. (2006). Consolidation of motor memory. Trends in neurosciences, 29(1), 58-64.
- Karni, A., Meyer, G., Jezzard, P., Adams, M. M., Turner, R., & Ungerleider, L. G. (1995). Functional MRI evidence for adult motor cortex plasticity during motor skill learning. Nature, 377(6545), 155-158.
- Kantak, S. S., & Winstein, C. J. (2012). Learning-performance distinction and memory processes for motor skills: a focused review and perspective. Behavioural brain research, 228(1), 219-231.
Écrit par: Natanael Dobra - Assistant en Troubles de la Communication (CDA)